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    Amandier en fleurs par Vincent Van Gogh (1890) 
     
    "Les gens revendiquent quelque chose au lieu d'être là, comme le soleil ou un arbre en fleur, comme un paysage qui laisse les gens grandir, sans leur demander : 'Qu'avez-vous à me donner en échange ?'. Peut-être n'avez-vous jamais rencontré quelqu'un qui a su trouver de la richesse dans la seule béatitude d'être là, y découvrant ce qui manquait à son accomplissement, parce qu'il était lui-même la promesse et l'accomplissement de sa pauvre existence."
     
    Extrait d'une lettre de la pianiste Magda Von Hattingberg au poète Rainer Maria Rilke
    in "Lettres à une musicienne" - éd. Calmann-Lévy 

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  • "I only seem to see horizons"

     
    Anno Birkin a la grâce du génie d'un Rimbaud qui aurait aimé Jeff Buckley. Disparu prématurément à l'âge de vingt ans dans un accident de voiture survenu en Italie, le jeune homme brille comme une comète qui brûle à la flamme ardente de tous les talents. Les mots « ce sont lambeaux de fleurs embrasées qui volent dans le vent », disait-il. Photographies, poèmes, vidéos et dessins – Anno était toujours à la recherche de la vérité urgente d'un monde intranquille. Le site qui lui est consacré est une perle noire d'innocence dépravée et de lucidité angélique. Textes, musiques, vidéos et dessins d'Anno sont consultables à l'envi, et nous entraînent au cœur du volcan du monde et de la vie. On s'oublie dans ce site incroyablement « habité », et l'on prend le temps d'entendre battre le cœur rageur d'un enfant du siècle. A visiter absolument.
     
    www.anno.co.uk
     
    Anno Birkin a laissé plus de mille poèmes et chansons dont la sélection a donné lieu en 2003 à la publication, en Angleterre, d'un  recueil « Who said the race is over ? ». Ce recueil (consultable en partie sur le site) est en cours de traduction (avec la participation notamment de Jane Birkin) en France aux éditions Acte Sud. A paraître début 2007.
     

     
     

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    "Van Gogh a renoncé en peignant à raconter des histoires, mais le merveilleux est que ce peintre qui n'est que peintre, et qui est plus peintre que les autres peintres, comme étant celui chez qui le matériau, la peinture a une place de premier plan, avec la couleur saisie comme telle que pressée hors du tube, avec l'empreinte, comme l'un après l'autre, des poils de pinceau dans la couleur, avec la touche de la peinture peinte, comme distincte dans son propre soleil, avec l'i, la virgule, le point de la pointe du pinceau même vrillée à même la couleur, chahutée, et qui gicle en flammèches, que le peintre mate et rebrasse de tous les côtés, le merveilleux est que ce peintre qui n'est rien que peintre est aussi de tous les peintres-nés celui qui fait le plus oublier que nous ayons à faire à de la peinture, à de la peinture pour représenter le motif qu'il a distingué,et qui fait venir devant nous, en avant de la toile fixe, l'énigme pure, la pure énigme de la fleur torturée, du paysage sabré, labouré et pressé de tous les côtés par son pinceau en ébriété »
     
    Antonin Artaud in « Van Gogh, le suicidé de la société » - éd. Gallimard
    Note du bloggeur : un livre fulgurant et inspiré 
     
    A ne pas rater le musée Van Gogh à Amsterdam
    Renseignements et contact sur www.amsterdam.info/fr/musees/musee-vangogh 

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  • "Tous mes tableaux sont des accidents" - Francis Bacon
     

    Quand Gilles Deleuze a écrit son ouvrage sur le peintre britannique Francis Bacon, il l'a intitulé, "Francis Bacon : logique de la sensation". Un peintre "sensationnel" et "violent" en effet. Une peinture exacerbée où la couleur décrit la monstruosité, où le pinceau déforme avec lucidité. Humanité convulsive et brutale. Vitalité destructrice pour ne pas dire déconstruction vitale. Francis Bacon est un maître. Un artiste intransigeant, provocateur et secret. Ses tryptiques sont une religion sublime et dépravée. Magnifiquement douloureux.

     
    Francis Bacon (1909 - 1992)
    A lire : "Francis Bacon : logique de la sensation" par Gilles Deleuze 

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    "Tout en jouant, ce soir là, j'ai compris, dans une lumineuse évidence combien la vérité de la musique - et par là même la vérité de l'existence - n'est pas de simuler le bonheur, mais de cerner d'un trait de feu sa tragédie. Alors la joie, le bonheur, ne peuvent plus que résulter d'une réconciliation entre la douleur et la vie, cet accord dissonant que la mort a posé."
     
    Hélène Grimaud in "Leçons Particulières" - éd. Robert Laffont (2005) 
     
     

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